Selon le HuffPost, qui a résumé les principales conclusions de cette étude, les chercheurs ont passé en revue les dossiers médicaux de plus de 180 000 enfants. Ils ont découvert que les aînés étaient 48 % plus susceptibles de souffrir d’anxiété et 35 % plus enclins à connaître la dépression que leurs frères et sœurs cadets. Ce constat s’applique également aux enfants uniques.
Des explications biologiques et sociétales
Il est reconnu que l’environnement dans l’utérus joue un rôle crucial dans la santé et le développement de l’enfant, et chaque grossesse présente des particularités qui peuvent avoir des répercussions à long terme. Molly Fox, anthropologue biologique, explique que lorsque les mères sont particulièrement stressées ou déprimées pendant leur première grossesse, elles envoient des signaux biochimiques susceptibles de préparer l’enfant — souvent une fille — à une maturation plus rapide. Cette maturation précoce, notamment une entrée plus précoce dans la puberté, pourrait expliquer pourquoi les premiers-nés et les enfants uniques sont plus exposés à des troubles comme l’anxiété et la dépression. En somme, certaines prédispositions pourraient se jouer avant même la naissance.
L’étude ne précise pas pourquoi les aînés et les enfants uniques sont plus vulnérables à ces troubles, mais elle établit clairement l’ordre de naissance comme un indicateur potentiel de risque accru. Néanmoins, plusieurs hypothèses peuvent expliquer ce phénomène.
L’inexpérience parentale et ses conséquences
D’abord, les enfants uniques et les premiers-nés subissent les tâtonnements de l’éducation parentale. « Cette première expérience parentale peut être très différente de la manière dont les parents élèvent leurs enfants suivants », explique l’article. Autrefois, les individus étaient familiarisés avec la parentalité bien plus tôt : on devenait parent jeune, après avoir souvent pris soin de ses frères et sœurs plus jeunes. « Aujourd’hui, les nouveaux parents, qui sont souvent plus âgés et sans expérience, se trouvent face à une courbe d’apprentissage abrupte, ce qui peut générer beaucoup d’angoisse », précise Molly Fox de l’Université de Californie à Los Angeles. Ces facteurs pourraient contribuer à expliquer le fardeau émotionnel plus lourd que portent les premiers-nés et les enfants uniques.
Sources. Firstborn Children and Only Children More Likely to Have Anxiety and Depression Than Later-Born Children. Blaine Franklin et Al. In Epic research. Octobre 2024