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Repenser la gestion de la colère

Neurosciences
PNL & Communication
Publié le 03.12.2024

Se défouler ne servirait pas à gérer nos émotions

La gestion de la colère est un sujet fréquemment abordé dans les stratégies de bien-être émotionnel. Une croyance courante est que ventiler sa colère, en l’exprimant ouvertement, permet de l’évacuer, à l’instar de la vapeur d’une cocotte-minute. Cependant, une étude récente menée par des chercheurs de l’Université d’État de l’Ohio remet en question cette idée, affirmant que ventiler ne réduit pas nécessairement la colère et peut, dans certains cas, l’aggraver. Cette étude propose une nouvelle approche pour gérer cette émotion, en mettant l’accent sur la réduction de l’excitation physiologique plutôt que sur l’expression directe de la colère.

La catharsis : une idée largement répandue mais contestée

La théorie de la catharsis, qui postule qu’exprimer ses émotions permet de les libérer, a longtemps été la norme dans la gestion de la colère. Ventiler, casser des objets ou même participer à des « rage rooms » (salles où l’on détruit des objets pour libérer sa colère) sont des exemples d’activités censées soulager cette émotion. Cependant, l’étude menée par les chercheurs de l’Université d’État de l’Ohio, après l’analyse de 154 études sur la colère, a mis en évidence que ventiler n’a que peu d’effets bénéfiques, et dans certains cas, cela peut même intensifier la colère. Cette étude remet donc en cause l’idée répandue selon laquelle exprimer sa colère est nécessaire pour l’évacuer.

La colère : un phénomène à la fois physiologique et cognitif

L’étude aborde la colère comme un phénomène complexe, qui comprend deux dimensions : une dimension physiologique et une dimension cognitive. D’une part, la colère génère des réactions physiques, comme une accélération du rythme cardiaque ou de la tension musculaire. D’autre part, elle est également liée à des processus cognitifs, tels que la façon dont nous interprétons les événements qui déclenchent notre colère. Les recherches précédentes s’étaient principalement concentrées sur la composante cognitive, en examinant par exemple l’efficacité de la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) pour modifier les pensées sous-jacentes de la colère. Cependant, cette étude met l’accent sur l’importance de traiter la dimension physiologique de la colère, c’est-à-dire l’excitation physique associée à cette émotion.

Les activités apaisantes : une méthode plus efficace pour réduire la colère

Les chercheurs ont examiné un large éventail d’activités destinées à gérer la colère, en comparant les activités qui augmentent ou réduisent l’excitation physiologique. Ils ont trouvé que les activités apaisantes, telles que la méditation, la respiration diaphragmatique, ou même prendre une simple pause, étaient plus efficaces pour calmer la colère que les activités qui stimulent le corps, comme la course à pied ou les exercices intenses. Ces dernières, bien qu’elles puissent être bénéfiques pour la santé physique, augmentent l’excitation physiologique et finissent par renforcer la colère. En revanche, des techniques telles que le yoga doux, la relaxation musculaire progressive et la pleine conscience ont montré des effets significatifs pour réduire la colère, car elles agissent sur la régulation du corps et de l’esprit, apaisant ainsi les symptômes physiques de la colère.

Recommandations : comment mieux gérer la colère au quotidien

Plutôt que de céder à l’envie de ventiler, les chercheurs suggèrent de privilégier des techniques apaisantes pour calmer la colère. Parmi les méthodes recommandées, la respiration profonde, la relaxation musculaire progressive ou encore prendre du temps pour soi sont des stratégies simples et accessibles pour réduire l’excitation physiologique. Ces pratiques, qui sont également efficaces pour diminuer le stress, constituent donc des outils précieux non seulement pour gérer la colère mais aussi pour améliorer le bien-être émotionnel général. En outre, l’étude démontre que l’apaisement de l’excitation physique est essentiel pour mieux gérer les émotions, et les stratégies de relaxation sont plus adaptées que la catharsis.

Conclusion : repenser la gestion de la colère

En conclusion, cette étude invite à reconsidérer la manière dont nous gérons la colère. Contrairement à la croyance populaire, ventiler sa colère n’est pas nécessairement la meilleure solution. Au lieu de se concentrer sur l’expression de la colère, il serait plus efficace de se concentrer sur des techniques apaisantes qui régulent l’excitation physiologique. Des pratiques comme la respiration profonde, la relaxation musculaire ou la méditation peuvent être des outils simples et efficaces pour calmer la colère et maintenir un bien-être émotionnel. Bien que d’autres recherches soient nécessaires, cette étude offre des pistes concrètes pour gérer la colère de manière plus saine et plus bénéfique pour le corps et l’esprit.

Sources. A meta-analytic review of anger management activities that increase or decrease arousal: What fuels or douses rage ? In Clinical Psychology Review. Sophie L. Kjærvik et Al. Avril 2024

 

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